Bon FPS Gâché?
Pourtant Doom 3 n’était pas nul, même si beaucoup d’amateurs de la série lui avaient tourné le dos, préférant retourner jouer à l’indémodable premier volet. Graphiquement impressionnant en 2004, Doom 3 a bien changé, l’édition BFG n’a semble-t-il pas changé grand-chose, les monstres font peine à voir, les zombies restent cependant pas trop mal foutus, leurs animations ont vieilli et les textures générales des différents lieux ne font pas tomber le joueur de sa chaise. Certains mods pour Doom 3 offrent aujourd’hui un meilleur rendu, on ne peut que vous conseiller de vous y intéresser pour vraiment revisiter le jeu et l’honorer comme il le mérite. On notera d’ailleurs la très curieuse décision d’id Software de retirer Doom 3 de Steam, obligeant les joueurs à acheter BFG, un choix très contraire aux idées de John Carmack plutôt ouvert et adepte du partage. Parenthèse fermée, revenons au côté graphique resté en 2004. Ne sont personnalisables que la résolution et l’anti-aliasing, ridicule pour un jeu PC développé par des puristes du genre FPS.
Nouveauté principale de Doom 3 BFG Edition, son add-on Lost Mission, plutôt court et se voulant plus nerveux que le jeu original avec une grosse quantité d’ennemis (jamais plus de trois simultanément), des salles, des cartes et des ascenseurs, bref, du Doom. L’extension Resurrection of Evil n’a pas bougé d’un iota, on pense alors que le mieux est de se refaire l’aventure originale, pour flipper un bon coup, passer un bon moment d’horreur. Mais un changement vient tout faire capoter. Longtemps réclamé par les fans, la possibilité d’utiliser la lampe torche en tenant son arme simultanément ruine toute l’aventure, rendant les coins sombres beaucoup plus faciles à aborder. On ne sursaute plus, fini l’exploration la goutte de sueur perlant le front avec le doigt prêt à changer la lampe pour le fusil à pompe. Comme quoi un simple changement peut tout changer. De plus, l’ensemble de l’éclairage a été revu à la hausse, rendant Doom 3 BFG Edition beaucoup moins sombre que son original. Des choix surprenants, décevants, mais que nous reste-t-il?
La nostalgie, ça fonctionne toujours
L’histoire de Doom, tout le monde la connaît, peut-être même l’acteur The Rock. L’action se déroule sur la planète Mars, dans les bases de Mars City, envahies par des monstres venus de l’Enfer pour exterminer tout ce qui bouge, transformant les collègues en zombies et crachant des boules de feu à tout va. Ce scénario, le même pour chacun des Doom frôle les pâquerettes mais peu importe, l’intérêt de la série n’est pas là. Oublions Doom 3 et ses extensions douteuses et retenons les deux premiers Doom présents dans l’édition BFG. Rien n’a changé, quelques ajustements graphiques sont nécessaires, mais qui dit retour vingt ans en arrière dit concessions sur la technique et les graphismes: n’espérez pas trop pousser la résolution ou même activer la vue à la verticale. De toute façon, les vrais amateurs de Doom jouent sans la souris, comme à l’époque, sur ce bon vieux P5 avec Windows 3.1 et Commander Keen. Et pourtant ces deux Doom on été censurés et handicapés de leur multijoueur. Une fausse bonne idée d’avoir remis ces deux premiers opus, cela nous rappelle surtout l’écart flagrant avec Doom 3 et finalement cela nuit l’intérêt de ce remake.
Si rejouer à Doom 3 et ses extensions peut être sympa, revisiter Doom et Doom II s’avère être le seul intérêt de Doom 3 BFG. Graphiquement vieux, les modifications de gameplay mal vues salent l’addition, dommage. ■ Robin Masters pour GameTrip.net