Et le rideau s’ouvre
Si le scénario, dans les thèmes qu’il aborde, ne semble a priori pas casser la baraque, il gagne largement en intérêt en proposant un rythme de jeu effréné. D’abord parce que la trame principale de l’histoire est ponctuée d’événements forts, ensuite parce que le joueur a la possibilité de se constituer une équipe de 14 personnages (!), voilant tous des intrigues propres, qui seront prétextes à presque autant de quêtes annexes. D’ailleurs, si la première partie du jeu reste assez linéaire, la seconde invite à perdre le fil du scénario pour réaliser ces nombreuses et passionnantes dites-quêtes annexes.
De l’énergie renouvelable
Car finalement, Final Fantasy VI reste plutôt positif, voire jovial comparé à son successeur. En fait, tout est dans le charisme et les élucubrations des petites têtes qui constituent l’équipe de rebelles dont le joueur va prendre les commandes. Du cambrioleur au grand cœur, à la douce et belle jeune femme enrôlée on ne sait comment dans la garde impériale, en passant par les 2 frères que tout sépare mais que l’amour fraternel réunit, ils ont tous une personnalité propre, une tronche sympathique et surtout un dynamisme à faire pâlir les drogués à la vitamine C ou les chiens accros au Canigou. On en vient à se demander comment il est possible d’injecter autant de vie dans des amas de pixels. Ça gigote souvent, ça parle… Une vraie scène de théâtre! À croire que le fameux passage de l’opéra n’est qu’une mise en abîme, parodiant le jeu dans son ensemble. Il est vrai que la propension du titre à faire référence à tout ce qui a trait à la comédie peut nous laisser pencher vers cette hypothèse: noms italiens, le maquillage de Kefka, sentiments exacerbés extériorisés…
On se demande comment il est possible d’injecter autant de vie dans des pixelsQuoi qu’il en soit, pas besoin de faire des analyses bidons tout en mordillant la branche de ses lunettes pour se rendre compte à quel point la mise en scène est efficace. Sans parler des dialogues tous plus percutants les uns que les autres. C’est simple, on s’éclate à lire les textes, on rit aux boutades que se lancent les deux frangins Edgar et Sabin, on pleure devant les derniers mots de Rachel…
Alors, oui, c’est vrai… Les combats (au tour par tour avec jauge ATB) sont assez nombreux, ce qui aura don d’énerver les plus impatients. Oui, il y a un risque à certains passages du jeu de rester définitivement bloqué dans sa partie si on n’a pas pris ses précautions. Mais tout ceci n’est que crotte de mouche constipée face au bonheur de progresser dans l’histoire, de faire évoluer ses personnages en orientant leurs compétences, de partir à la recherche des chimères pour les invoquer ensuite en combat, et enfin de faire très très mal à cet assassin, ce cruel, ce @$#™! de Kefka dans un combat final titanesque!
FF VI: La répétition ou le «Grand Finale«?
Loin de moi l’idée de cracher sur les autres épisodes, mais il faut avouer que les 6ème et 7ème constituent à eux deux le point d’orgue de la série Final Fantasy. D’abord parce qu’ils sont d’une qualité exceptionnelle, ensuite parce qu’ils ont définitivement forgé l’identité de la saga. D’ailleurs, les Internautes se frittent, s’étripent et s’assassinent régulièrement sur nos forums pour savoir lequel est le meilleur des deux. Moi je dis stop! Arrêtons la violence!
Je sais… J’y vais peut-être un peu fort. Mais, malgré mon déluge de revendications, ne voyez pas en moi quelqu’un de particulièrement engagé. Surtout en ce qui concerne le match qui nous intéresse ici. Je vais même voter au centre car de Final Fantasy VI ou Final Fantasy VII je n’arrive pas à me décider. Du scénario prenant, au style graphique inspiré, en passant par l’ambiance sombre à tendance néo punk particulièrement travaillée, les deux opus ont vraiment tout en commun. Certes l’un a en plus de splendides cinématiques et un message porteur, mais l’autre dispose de personnages ultra-charismatiques et de musiques mémorables. Non, Final Fantasy VI n’est ni moins bon ni meilleur que le 7ème épisode, il est juste son égal, ce qui est déjà beaucoup. ■ samcarredas pour GameTrip.net
