Je ne sais pas si vous avez remarqué en ce moment, il est de bon ton de cracher sur le jeu TMNT, sorti sur NES en 1989. C’est d’autant plus énervant, car la majorité des gens qui tirent à vue n’étaient pas encore «envisagés» à cette époque. Je ne reproche pas à la nouvelle génération d’apporter sa pierre à l’édifice de la mouvance retrogaming. Ce qui me dérange, c’est lorsque l’effort de «remettre les choses dans un contexte précis» n’est pas fait. Dans le cas présent, le contexte est simple à poser: au début des années 90, les tortues ninja, ça envoyait violent, c’était énorme et intouchable.

Mange ta pizza, tu seras fort



La 3D existait déjà sur la NES ... Fuck Avatar.
Rien que ce principe, véhiculé par les quatre tortues irradiées, nous donnait envie de jeter nos bols de soupe au visage de nos mères et de filer vivre dans les égouts pour apprendre l’art secret du ninja, au service du bien. Que ce soit sur grand écran, en figurine, en dessin animé, ces mutants drôles et attachants étaient partout, pour notre plus grand bonheur. Alors quand la cartouche TMNT a débarqué dans nos grandes surfaces préférées, nombreux sont ceux à s’être roulés par terre pour l’obtenir.

À mort le foot



La gestion des sauts délicate peut parfois s'avérer vraiment délicate...
Quelle joie de pouvoir retrouver Raphaël, Michelangelo, Donatello et Leonardo dans un jeu. Prendre en main sa tortue préférée pour combattre Shredder était un plaisir immense à l’époque. L’histoire est simple. On doit commencer par libérer la belle April et vaincre le clan des Foot, en suivant les conseils de notre maître Splinter, qui a été enlevé. Donatello doit être traité avec amour et respect, presque avec érotismeOn alterne entre plate-forme et exploration avec un plaisir continu. La maniabilité est pour l’ensemble bonne, même si la gestion des sauts demande un petit temps d’adaptation. Le jeu est cependant difficile. Non seulement il n’y a pas de sauvegarde mais certains passages s’avèrent être particulièrement ardus. Il vous faudra une patience d’ange pour terminer le fameux niveau sous-marin... Les tortues n’ont pas les mêmes capacités au combat et vous vous rendrez vite compte que Donatello doit être traité avec amour et respect, presque avec érotisme pour les plus dérangés d’entre vous. Les ennemis vous mèneront la vie dure et votre manette risque d’en prendre un coup, ou plusieurs...

Un jeu qui a du Krang



J'en connais un qui va se faire taper sur les doigts pour ne pas avoir rangé...
Au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu, on retrouve avec plaisir tout ce qui fait le charme du comic. Les grands méchants sont tous la, Bepop, Rocksteady, Shredder et toute une armée de créatures bizarres qui sont effectivement aujourd’hui moins crédibles qu’à l’époque. Une fois le rythme pris, on avance sans trop d’encombre dans ce jeu, faisant oublier l’absence de sauvegarde. Il ne relève pas de l’exploit, en effet, de le terminer en une heure ou deux. Une bande son agréable accompagne notre aventure. On peut regretter ici l’absence du thème de la série, mais la qualité des tracks balaie rapidement cette déception. Les graphismes sont quand à eux pour l’époque, tout simplement bon, sans être excellent. Le jeu souffre cependant de ralentissement lorsqu’un grand nombre de sprites apparaissent sur l’écran. Rien de bien grave cela dit. ■ Zuben pour GameTrip.net