«La bécane, c’y est pas n’impot’quoi. T’la choisis pas, c’y est elle qui t’choisit et si è veut bien, tu peux la dompter. Un peu comme un chat, quoi. Ou comme une femme, hein, j’ai pas raison, hein, dis !? Bon bref, une moto, une vraie, pas une Harley ou un truc de circuit à la con, ça s’mérite. Alors, monte-dessus vas-y, fais pas ta timide, tu verras, la motocross y a qu’ça d’vrai. Ah, tu préfères la grosse cylindrée ? Je juge pas, chacun ses goûts, moi j’les préfère légères et maniables. Un peu comme les, enfin, t’as compris quoi.»

1997. Ces mots résonnent encore en moi, 30 ans après, tel un beffroi de ma contrée nordique. La moto dans le jeu vidéo permet de se sentir plus libre, plus rapide, plus insaisissable. Que ce soit dans un Grand Theft Auto, Road Rash ou Mario Kart, piloter une moto, c’est se différencier. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu me la jouer biker, enfourcher ma bécane, et brûler l’asphalte de la route 66, les cheveux aux vents. N’ayant plus de cheveux et toujours pas le permis moto (un détail), je vis mon rêve sur écran cathodique ou plasma. Hormis Harley Davidson, avec peu de réussite, rares sont les jeux avec des bikers en blousons de cuir. On va donc se rabattre sur du plus conventionnel.

Je préfère les vélomoteurs



Les commandes ne sont pas personnalisables, il faudra vous y faire
Moto Racer arrive en 1997, quelques années après Road Rash qui, bien que mettant en scène des grosses cylindrées, ajoutait une dimension spectaculaire, d’aucuns qualifieraient de violente, grâce aux combats à califourchon à coup de chaîne. L’approche de Moto Racer, plus honorable, se contente de courses sur circuits avec des concurrents, qu’ils soient pilotés par l’ordinateur ou en multijoueur avec des copains. Développé par Delphine, non pas de la compta, mais de Paris, et l’honorable Paul Cuisset, à qui l’on doit Another World et Flashback, cet opus sera le premier d’une série à succès.

Le jeu propose dix courses (huit sur PC), dont quatre sont à débloquer et deux environnements différents selon la course choisie : la course sur piste avec grosse cylindrée, ou hors piste avec une motocross. Cette simple idée permet de réduire la sensation de répétitivité, la conduite étant évidemment différente selon le type de course. A la vitesse et la puissance répondent la maniabilité et la souplesse. En solo, les modes de jeux proposés sont les classiques Practice, Championship ou Time Attack, en difficulté facile ou medium. Le multijoueur, de la partie, en ligne sur PC, ou en écran splitté sur PSX, permet d’affronter des personnes humaines.

Born to be wild



Du cross sur la muraille de Chine
En jeu, la manière de jouer se veut des plus rudimentaires, simple et efficace pourrait-on dire, bien qu’inhabituelle. Avec l’arrivée de la manette Dual Shock, il faut pousser le stick droit vers le haut pour accélérer, le stick gauche pour tourner, et des boutons pour freiner, lever la moto, changer la vue et pour voir derrière. Sur circuit, la sensation de vitesse est immédiate, on est dans l’arcade pure et dure, c’est tout juste s’il est nécessaire de freiner dans les virages. Presque pas d’accident non plus, ou alors il faut se manger un mur en pleine face. Le moindre choc contre un autre motard ne fait que le “pousser” un peu plus loin, et non pas sur le côté comme dans Mario Kart, sauf si vous êtes en plein wheeling, sur votre roue arrière. Une technique à suivre si un concurrent vous rattrape et que vous le voyez dans votre rétroviseur. Avec un peu d’attention et d’expérience des jeux de courses, finir premier de chaque course ne sera qu’une formalité.

C'est sombre, la Chine
Côté cross, on garde la même recette avec des bosses et des motos un peu moins rapides (on est rarement au-dessus de 100km/h). Contrairement au circuit, les chutes en cas de chocs trop costauds peuvent arriver, l’assurance de perdre quelques places dans le classement. Toutefois, reprendre la pole position se fait assez rapidement. Les variantes entre les types de course et de moto sont donc marquées, la seule constante demeurant la facilité du jeu dans son ensemble. ■ Robin Masters pour GameTrip.net