
Vous voilà donc sur votre ordinateur portable, qui sert d’interface principale pour la partie gestion du jeu. Depuis votre bureau, vous consultez la carte tactique d’Arulco et l’avancée de vos troupes sur le territoire, les villes reprises aux mains de l’armée, les milices en place, mais également les troupes ennemies en approche. Comme tout jeu de stratégie, les zones non découvertes sont grisées, les zones perdues sombres et les repères, très militaires, se font comme sur la bataille navale, via un quadrillage alphanumérique très simple. Sur la partie gauche de cette interface se trouve la liste de vos mercenaires sous contrat (ainsi que les jours restant avant renouvellement ou départ), ainsi que le journal des événements. Sur la partie basse se trouve les réglages visuelles de la carte, le jour, l’heure, votre argent et l’internet.

J’évoquais le caractère un peu plus haut, cette dimension est à prendre en compte. Certains mercenaires ne peuvent se blairer, évitez de les mettre dans la même équipe ou vous aurez quelques échanges verbaux savoureux. Certains refuseront même de rejoindre votre équipe si un tel est présent ou qu’un camarade qu’il appréciait est mort sous vos ordres. Il y a même des mercenaires en couple et d’autres qui l’ont été. A l’inverse, certains s’apprécient réellement et seront très heureux de rejoindre vos rangs si leur pote s’y trouve. Il y en a même un qui quittera votre groupe si les combats ne sont pas assez réguliers… A cela s’ajoute, plus tard dans la partie, les mercenaires du MERC, pour More Economic Recruiting Center, une organisation, disons plus discount, avec au catalogue des mercenaires aux tarifs très abordables, mais clairement moins compétents, parfois repris de justice, offrant généralement une ou deux excellentes compétences, le reste étant parfois très bas. J’aimais les utiliser pour le transport de marchandise ou la formation de la milice.
L’internet, c’est également Bobby Ray, le meilleur fournisseur d’armes, munitions et accessoires du coin, le seul qui accepte de livrer Arulco, une fois que vous avez sécurisé l’aéroport, qui se trouve fort heureusement dans une des villes du Nord du pays, pas loin de votre point de chute au lancement de la partie. D’autres sites peuvent être consultés, plus insolites dira-t-on, ce sera à vous de le découvrir. Lorsque vous consultez vos mails, ne négligez pas celui de l’IMP, un autre site permettant de créer votre propre mercenaire, pour un coût unique et qui ne demandera aucun salaire, se voulant être un peu votre personnage à vous. Pour le créer, vous pouvez répondre à un questionnaire très original et ciblé, ce qui déterminera ses compétences et son paquetage de base. Ces paramètres sont modifiables avant validation. Vous pouvez même personnaliser sa voix et son avatar (parmi une sélection de choix).

Une alliance ethnique

Une fois le combat gagné, lorsque les forces ennemies sont toutes éliminées, l’action repasse en temps réel et vous pouvez ramasser tout ce que vous voulez, fouiller les corps, les maisons, discuter avec les habitants, déclenchant ainsi certaines quêtes, beaucoup d’entre elles étant très intéressantes ou cocasses, débouchant sur des récompenses très intéressantes ou de nouvelles recrues quasi gratuites pour votre escouade. Si l’aéroport est une cible de premier choix pour pouvoir acheminer des munitions, il est également très important de nettoyer les bases militaires, d’où proviennent les forces ennemies et de mettre la main sur les exploitations minières, celles-ci vous assurant un revenu confortable et indispensable pour payer vos mercenaires et les armes.

Jagged Alliance 2 offre au joueur une immense liberté d’action et de gestion. Vous pouvez aussi bien faire l’aventure qu’avec un ou deux mercenaires ou alors vous constituer une véritable armée composée de multiples escouades, chacune ayant sa propre vie ou au contraire, les faisant converger aux mêmes points stratégiques pour attaquer une base ennemie avec 12 mercenaires, ce qui rééquilibre les forces en combat. vous pouvez pousser la gestion globale et logistique assez loin, par exemple en prenant possession d’un bâtiment sur la carte pour décider d’en faire votre QG, le point de chute de vos nouvelles recrues. Vous y laissez quelques mercenaires pour garder les lieux, ranger soigneusement vos armes, munitions, armures, accessoires dans des coffres, placards sur place puis, lorsqu’un réassort urgent est nécessaire, envoyer l’une de vos mules au front pour approvisionner l’escouade concernée. Rien ne vous empêche de mettre votre meilleur mécanicien qui réparera les armes et les améliorera, pendant qu’à côté, un mercenaire avec un bon leadership et une compétence élevée, forme un de ses coéquipiers à l’adresse ou à la dextérité. Voter aventure vous ressemblera, rien ne vous empêche de tuer des PNJ ou des potentielles recrues, supprimant ainsi les quêtes qui leurs sont associées.
Si tu fonces, t’es mort


D'un point de vue purement technique, Jagged Alliance 2 frôle la perfection. Côté son, les armes, les voix, l'ambiance et les dialogues sont très réussis, notamment grâce à un excellent travail de reproduction et d'écriture des mercenaires et de leurs relations. Les PNJ ne sont pas en reste, beaucoup déclenchent des quêtes très intéressantes. Graphiquement, le jeu ne manque pas de détails, sur chaque carte, l'exploration est mise en valeur et récompensée, la plupart des bâtiments peuvent se visiter, le tout donne un côté bac à sable très grisant. J'ignore si c'était une volonté des développeurs, mais on a l'impression de jouer aux GIJoe, mais dans un jeu vidéo, tant la liberté d'action est importante. Petit bémol, surtout une habitude désormais ancrée, la caméra ne pivote pas, contrairement à la plupart des jeux présentant un système de vue similaire, qu'ils soient tour par tour ou non, que ce soit à l'époque ou aujourd'hui. Mais cela ne réduit en aucun cas le plaisir global, cela donne simplement quelques situations un peu complexes en plein combat, lorsqu'il faut fuir ou se cacher. ■ Robin Masters pour GameTrip.net
