Hey là, c'est pété, non?
Sorti sur tous les supports de l’époque (Arcade, Amiga, C64, ZX Spectrum, etc.) qu’ils soient cartouche ou disquette, Thunder Blade, sorti des entrepôts de SEGA, semblait fortement inspiré du film et de la série Tonnerre de feu (Blue Thunder dans la langue de Steven Seagal): un hélico bien équipé mitraille l’ennemi, qu’il soit roulant ou volant afin de protéger la mère patrie. Ce qui est plutôt triste, c’est que cet hélico semble bien seul face à ces bataillons ennemis par centaines. Le syndrome du héros à l’américaine, mais sorti de la tête de japonais. Doit-on y voir une certaine ironie, voire une satire dans cette adoration du héros unique? Ne pourrait-on pas qualifier Thunder Blade de jeu révolutionnaire qui démontrerait le penchant pour la guerre à tout-va des États-Unis, ancien adversaire du Japon à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale? N’était-ce pas un jeu avant-gardiste et plus actuel que jamais, dès 1988, bien avant les States de Bush ou de Trump? En fait, pas du tout, on s’en fout complètement.



Tropiques, dans mon cœur



Là, hey, là c'est pété.
Cette version Master System de Thunder Blade, certainement la plus aboutie car la console la plus performante en 1987/88, met les pieds dans le plat dès le départ. On tire sur tout ce qui bouge dans une vue avec un défilement vertical comme tout bon shoot'em up de l’époque. Des ballets d’hélicos ennemis qu’il faut dessouder en les évitant ainsi que leurs tirs, des tanks au sol, vicieux et très précis malgré leur faible mobilité. Ca ne paraît pas grand-chose mais ça demande une bonne dextérité et du mouvement permanent, au risque de vite perdre les trois vies que l’on a au départ. Le niveau suivant le shooting vertical pour passer à du rail shooter en vue arrière façon Space Harrier, autre jeu de SEGA sorti en 1985. Cette autre façon de jouer rend les tanks encore plus redoutables, leurs missiles semblent être autoguidés vers l’hélico. Dans ce mode, on voit apparaître des avions, plus rapides que les hélicos mais bien moins menaçants.

Thunder stuck



Hey, c'est pété là?
Tu te rappelles de la tronche du gamepad de la Master System? Pas bien joli, version dark et moins robuste du pad de la NES, avec sa croix directionnelle qui grinçait et ses deux boutons. Ici, le premier sert à tirer sans discontinuer dans les airs tandis que le second torpille les ennemis au sol. On ne va pas se mentir, on est entre nous. Pour préparer ce test, j’ai relancé le jeu mais je n’ai pas de Master System, alors ce fut avec un pad Xbox 360, bien plus confortable et malgré ça, j’ai galéré comme pas possible à manier cet hélico de malheur. Cela a débuté par un game over dès le premier level puis j’ai ensuite appris à manier un peu ce bazar et j’ai pu avancer un peu, en tout cas plus que sur les images et la vidéo qui accompagnent cet article. Et c’est en jouant à ce type de jeu qu’on se demande si avec le temps, les jeux ne sont tout simplement pas devenus plus abordables, trop faciles ou alors les joueurs trop mauvais. ■ Robin Masters pour GameTrip.net