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Un Indien dans la Ville: Wakatépé Tonton!

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Jeu GB | Plates-Formes | Edité par Titus Interactive | Sorti en Septembre 1996
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«Chacun sa route, chacun son chemin, passe la Game Boy à ton voisin». La semaine dernière, nous avons appris la disparition de Tonton David, chanteur qui a fait entrer le reggae dans la culture pop française. L'occasion de se replonger dans son œuvre la plus connue: la musique du film «Un Indien dans la ville»... ou plutôt sur l'adaptation GB du film!

TLDR

FUN
Simple et efficace
JOUABILITÉ
Un peu de lourdeur
TECHNIQUE
Mygale détaillée
NOSTALGIE
Wakatépé Baboune!

And after, Eiffel Tower! (paye ta référence datée)
J'ai été assez surpris, le jour où je suis tombé sur un jeu tiré de ce film, français de son état et donc probablement réalisé par des gens sans grande considération pour le jeu vidéo (on est en 1994). Aujourd'hui, où le cinéma copie le jeu vidéo et où celui-ci rapporte plus que celui-là (ci étant le jeu et là le cinéma), on peut avoir du mal à imaginer qu'un jeu tiré d'un film aussi local soit spécialement rare (c'est pas non plus comme si c'était un blockbuster américain). Encore que, celui-là a un peu triché, car Thierry Lhermitte l'a semble-t-il bien vendu aux US, où il sera adapté à la sauce américaine (ketchup/mayo/crème/cognac selon Marmiton – à réserver au frais avant de servir avec une viande grillée).

Car je suis sur, sur...

Je vous rappelle que nous sommes sur Game Boy.
Et il raconte quoi ce film? L'histoire d'un gamin, Mimi-Siku (qui n'a rien à voir avec Mimi Mathy mais avec Miou Miou, ce qui n'est pas un nom moins ridicule), fils d'un financier (non, pas le gâteau, laissez Marmiton tranquille...) joué par Sieur Lhermitte, qui se retrouve à Paris. Il faut savoir que ledit gamin vient d'une jungle profonde où il a passé les 13 premières années de sa vie. A Paname, il tombe amoureux de la fille de l'associé de son père, supporte l'ouverture des chakras d'Arielle Dombasle et fait mumuse avec une mygale (et pas une mimigal, on n'est pas dans Pokémon). A la fin, on finit par se dire que, merde, la finance, ça fait mal, alors tout le monde se réuni autour du feu pour manger des sangliers. Heu, non, ça c'est dans Astérix, mais si on retire le sanglier, on y est quand même. Et le jeu?

... qu'on nous prend pour des cons

En avant pour l'aventure!
Une fois la machine allumée, on voit Mimi de profil sur fond de Tour Eiffel avec en-dessous des pubs à n'en plus finir pour TF1. Cela passé, on est directement plongé dans le jeu, en passant d'abord par une digitalisation d'une image du film ma foi de fort bonne qualité. En parlant digitalisation, je m'attendais franchement à avoir un jeu dans le genre Batman Forever avec tout ce que ça implique en terme de gameplay merdique, le tout sur un fond d'une reprise approximative de Tonton David tournant en boucle. Et bien, pas du tout!

Hypertrophie oculaire mortelle!
Le jeu est un platformer dans un style cartoon bien réalisé. Le personnage se déplace avec aisance malgré une légère lourdeur lors des sauts et peut se débarrasser de ses divers ennemis en leur envoyant des fléchettes. Car oui, la Tour Eiffel, on la répare avec des marteaux piqueursCertaines choses dans le game design m'échappent encore, comme le fait qu'il faut ramasser des casseroles un peu partout, en pleine jungle par exemple dans le premier niveau. Au moins, elles permettent de regagner des points de vie. On notera que la touche Select permet de faire avancer la caméra dans la direction de son choix sans avoir besoin de bouger, ça peut toujours servir quand on doit faire un saut. Par contre, la pause est un peu surprenante, puisque rien ne permet de la différencier du jeu actif (pas de changement de musique, pas de changement à l'image), c'est un peu bizarre.

En mode Assassin's Creed!
Niveau son, on se retrouve en pleine sonorité Infogrames, on se croirait dans les Schtroumpfs ou Tintin sur cette même Game Boy (alors que le jeu est développé par les Français de Titus Interactive). En parcourant les niveaux, il arrive que l'on croise la mygale de Mimi, qui peut être utilisée par une élégante combinaison de touches (bas + saut) pour paralyser de peur les ennemis à l'écran. A la fin des premiers niveaux, on retrouve une jeune fille à couettes, et le niveau est terminé.

Indien vaut mieux que deux

Ca, c'est du rétro!
En parlant de niveaux, on commence par deux niveaux dans la jungle, et après ça, on s'envole direct pour Paris afin de grimper sur la Tour Eiffel. Ici, les casseroles sont remplacées par des téléphones. De 1994. La tour est occupée par des peintres en bâtiment qui balancent leur peinture, ou par de maléfiques ouvriers qui s'acharnent sur ces poutres centenaires à coups de marteau piqueur. Car oui, la Tour Eiffel, on la répare avec des marteaux piqueurs.Des loubards armés de... CASQUETTES! Des loubards armés de CASQUETTES sont aussi là pour faire régner la terreur sur la grande dame de fer! On se fait également attaquer par des pigeons, ceci afin de pouvoir les empaler à coup de sarbacane, comme dans le film en somme.

Enfant tome.
La fin de ces niveaux nous amène à un gars les bras grands ouverts, plus haut dans la tour (Lhermitte?). Normal. Et en toute logique, le niveau suivant nous amène dans un wagon au fin fond d'un mine façon Indiana Jones (ou plus probablement, façon Donkey Kong Country). Mes souvenirs du film sont vagues, mais il me semble qu'à un moment, Mimi entre dans un train fantôme. Ça doit donc être une référence à cette scène. Passée à éviter des monstres de Frankenstein et des chauve-souris, la première partie de ce niveau se termine en... 15 secondes, lorsqu'on retrouve à nouveau la jeune fille au bout des rails. Ces niveaux marquent d'ailleurs le retour des bonnes vieilles casseroles. Seraient-elles associées à la jeune fille en bout de niveau (quand le cellulaire/GSM/portable/Natel serait associé à un probable Lhermitte)? Bande de machos!

Le trou de la Siku

Vas-y Frankie, c'est bon!
En quatrième partie, après un artwork qui m'a demandé 10 ans avant de réaliser que notre héros tient une pagaie, Mimi se retrouve dans une pirogue, sur la Seine, avec 98 flèches au lieu de 8 habituelles (??). Et elles seront bien nécessaires, pour atteindre les mouettes au guano particulièrement agressif qui survolent le fleuve. Sans oublier les attaques de poissons sautant et squelettiques (ben c'est le Seine quoi...). Et les mecs bodybuildés qui balancent des haches. Reste la fin, avec un autre gars, cravate et lunettes en prime (Patrick Timsit?). Bon, en étant honnête, c'est le niveau le moins intéressant depuis le début.

Gaie, ou pas gaie?
Reste la cinquième et dernière partie, qui nous renvoie dans la jungle. La deuxième phase de ce niveau nous remet dans une pirogue, mais en pleine jungle cette fois (les poissons seront donc peut-être vivants...). Cette ultime épreuve passée, le jeu est terminé, et on se contente d'une image surmontant un «Congratulations», unique mot que l'on lira dans le jeu depuis les remerciements à TF1.

Conglaturations?

Schwarzy à Paris!
Soyons honnêtes, le jeu est bien. Déjà, joli, étant donné le support, avec des vraies variations entre les différents environnements (jungle, Tour Eiffel, Seine, train fantôme), et les développeurs ont pris le temps de faire les choses bien, avec un détourage blanc autour des personnages et objets, facilitant la lisibilité de l'action. Mêmes les animations valent le coup d’œil, avec bien 3 frames par mouvement (rigolez pas, c'est beaucoup sur GB!)

La preuve que ça n'est pas un jeu japonais? Ration, sans bases qui belong.
Le soucis, c'est que de belles animations, sur un tel support, impliquent de grandes responsabilités, merci oncle Ben, mais ici on ne mange pas de riz, mais plutôt des pigeons, ce qui n'est pas le cas des joueurs, et cette phrase va beaucoup trop loin vers le nul part. Je disais donc. De belles animations ont un impact négatif sur la jouabilité, rendant les mouvements un peu lourds, notamment pour les sauts, ou pour s'accroupir pour éviter un tir. Cela dit, le jeu combine 3 types de niveaux différents, à pieds, en wagonnet et en pirogue, ceux en wagonnet étant très sympa (pour une fois!).

Maïtika est là!
Mais même avec une jouabilité parfois un peu pataude, Un Indien dans la ville n'opposera pas une très grande difficulté au joueur. Avec 5 niveaux séparés en 2 parties chacun, le jeu, qui ne propose ni sauvegarde, ni mot de passe, se boucle en une grosse demi-heure.

Reste le son. C'est marrant, c'est Tonton David qui m'a amené ici, mais en fait il n'est absolument pas présent dans le jeu! Les musiques sont correctes, bien qu'un peu répétitives (et en fait, rapidement oubliables). Ah, et souvenez-vous du film pour comprendre ce qu'il se passe, car ce n'est pas le jeu, très radin en texte, qui vous expliquera l'action! Chacun sa route, débrouille-toi. - Torché le 21/02/2021 à 17h34 par Flappy.
La péroraison
Un Indien dans la ville est bien meilleur que ce qu'on pourrait craindre au premier abord, même si ses défauts prennent occasionnellement le pas sur ses qualités. A la beauté générale du jeu s'oppose la lourdeur des parties en plateforme, mais sa simplicité laisse une bonne impression finale. Bon après, il occupera bien une demi-heure un après-midi, mais une fois fait, il n'en restera malheureusement pas grand chose... Pas même un vrai hommage, finalement, à Tonton David!
Futur en tailleur
Sur chaque test, l'auteur se met en tailleur pour se poser une ultime question: «avec le recul, aujourd'hui, quel jeu m'a procuré autant de sensation que cet oldie?» On a affaire à un Platformer sur Game Boy milieu 90s. L'offre est alors pléthorique, ne serait-ce qu'avec des jeux Nintendo, genre Mario, Wario ou Kirby, mais aussi avec des séries d'autres développeurs ou univers comme les adaptations de BD par Infogrames (Astérix ou Spirou) ou chez Disney (Myster Mask, La Bande à Picsou, etc.). Par contre, pour ce qui est des films français, rien ne me vient à l'esprit. Dans cette dernière catégorie, plus récemment, c'est pas très reluisant, avec des adaptations de Taxi ou Bienvenue chez les Chti particulièrement mauvaises...
Le verdict
Jeu GB | Plates-Formes | Edité par Titus Interactive | Sorti en Septembre 1996
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7
10
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