C’est cette aventure culcul, mais pleine de morale, que David Perry et ses équipes de chez Virgin Interactive ont décidé d’adapter en jeu vidéo, juste après avoir brillamment porté la licence Disney d’Aladdin sur Mega Drive en 1993. Le Livre de la Jungle, version pixels, verra alors le jour en 1994, sur les 16 bits de l’époque entre autres, sous la forme d’un jeu de plates-formes 2D assez classique.
Mowgli the Acrobat
L’autre gros danger que rencontrera notre petit d’homme, ça sera les trous (jeu de plates-formes oblige).
Nous savons tous que l’animation est l’une des forces de David PerrySi Mowgli tombe dans un gouffre ou dans une rivière, il clamse. Par contre, si le garçon chute d’un arbre, sa culotte rouge se remplira d’air et fera parachute de manière à ce que le jeunot atterrisse en douceur sur la terre ferme. Pratique, quand on sait que 80% de l’aventure se déroule dans les arbres. D’ailleurs, quand on voit Mowgli se mouvoir, on se dit qu’il est fait pour vivre dans les feuillus et autres palmiers. Il saute, s’accroche aux lianes, rebondit sur les ennemis avec une souplesse qui pourrait faire pâlir n’importe quel contorsionniste. En tous cas, ce n’est pas le joueur qui va se plaindre, car toute l’agilité du garçon est parfaitement retranscrite dans le pad, pour notre plus grand plaisir.
Dessine moi un Mowgli
Pour les graphismes c’est le même constat: les décors transmettent parfaitement l’ambiance du dessin animé. C’est coloré, assez net et frais. Ajoutez à cela le fait que l’on retrouve certains thèmes musicaux du long métrage, ainsi que les amis animaux de Mowgli, comme Bagheera ou Baloo qui aideront à leur manière notre petit bout d’humain, et c’est du tout bon pour l’immersion!
Il en faut peu pour être heureux, mais quand même...
Tout ça c’est bien joli, mais est-ce suffisant pour prendre son pied devant l’écran? La réponse est, bien sûr, non! Passée l’agréable sensation de retrouver toute l’ambiance du dessin animé dans le jeu, on a la désagréable sensation que Perry et Virgin ont un peu pris les joueurs pour des bananes, les mêmes bananes que celles que balance Mowgli.
En gros, le titre n’apporte pas grand-chose au genre, et est même moins abouti que ses prédécesseurs disneo-plateformesques. D’abord, Le livre de la Jungle est court, plus court que ses pairs sur Mega Drive et Super Nintendo car relativement simple. On peut ensuite critiquer le level design général, qui manque cruellement de variété. Non seulement les décors sont répétitifs, mais en plus la manière de jouer est toujours la même: on saute de liane en liane, on grimpe sur les branches... Et on finit inévitablement par se lasser puis par refermer le Livre de la Jungle*.
* Suite à cette magnifique conclusion, je demande à la direction de GameTrip de m’accorder le statut de poète. ■ samcarredas pour GameTrip.net