La carte du monde selon Picsou.
Parmi le nombre impressionnant de bouses malodorantes vidéoludiques tirées de licences du cinéma, de l’animation ou de la bande dessinée, on trouve heureusement quelques OVNIs. Le premier nom qui vient sur toutes les lèvres est évidemment Goldeneye sur Nintendo 64, tiré du long métrage du même nom et mettant en scène James Bond dans un jeu dont l’intérêt n’est plus à prouver. Pourtant, le mot que tout le monde se doit de retenir ici c’est «Disney». Vous allez sûrement être surpris mais les adaptations en jeux vidéo des licences du géant américain ont toujours bénéficié d’un soin tout particulier pour des résultats souvent très bons vidéoludiquement parlant… Et ceci dure depuis un certains temps.

Mange l’abeille petite fleur… s’il te plait mange-la!
Si je sondais un échantillon de personnes dans la population sur leurs connaissances à ce sujet, j’entendrais longuement parler de Kingdom Hearts par les plus jeunes. Ils se feraient alors traiter d’incultes juvéniles par la génération précédente qui brandirait la bannière de l’âge d’or post-Aladdin sur Mega Drive avec Le Roi Lion, Mickey Mania et toute la clique. Et bien moi je me la pète en disant qu’il n’y a pas que David Perry (le créateur d’Aladdin, Cool Spot) et Virgin Interactive) dans la vie. Disney nous faisait déjà beaucoup de bien avant tout ça. Aux côtés de Castle of Illusion, Quackshot ou encore Mickey Magical Quest, Duck Tales est là pour nous le prouver.

Indiana Picsou



Ouais, j’ai trouvé mon lapin de Pâques!
Comme son nom l’indique, Picsou il aime les sous. Et Picsou il n’en a jamais assez des sous. Alors, sur son moniteur/téléviseur géant il affiche la carte du monde et sélectionne cinq pays pour aller y chercher des trésors… Cinq destinations, cinq niveaux que le joueur pourra choisir d’arpenter dans l’ordre de son choix. De la jungle amazonienne au château transylvanien en passant par une mine de diamants en Afrique, les montagnes d’Himalaya ou la base lunaire, l’aventure promet d’être dépaysante.

D’accord, cinq niveaux c’est peu, d’autant plus qu’ils ne sont pas excessivement longs. Mais chacun propose un challenge intéressant avec sa spécificité de gameplay. On reconnaîtra les tronches de nos amis Riri, Fifi et Loulou ou Flagada JonesPar exemple, dans l’Himalaya on glisse sur la glace et on s’enfonce dans la neige, dans le château transylvanien on se téléporte via d’étranges miroirs… À la fin de chaque niveau, un «boss de fin» attend le joueur. On renvoie alors le méchant-pas-beau dans sa tombe, et on gagne un magnifique trésor. Tout ça ne brille certes pas par une originalité cosmico-interstellaire, mais Duck Tales se démarque quand même par sa propension à dépasser le simple jeu de plates-formes 2D. On peut facilement s’avancer en décelant dans le titre un petit côté «jeu d’aventure». Et oui, Picsou, avec son beau chapeau et son aisance à sauter de liane en liane, c’est un peu l'Indiana Jones de Canardville en plus vieux et en plus canard. D’abord parce que les niveaux sont parsemés de passages secrets et de trésors à découvrir ; ensuite parce qu’il est possible de taper la bavette avec des PNJ (personnages non joueurs) pour qu’ils donnent des indices ou des instructions, un peu comme dans un Zelda II ou un Castelvania, mais dans une moindre mesure. On reconnaîtra d’ailleurs les tronches de nos amis Riri, Fifi et Loulou sans oublier l’inoubliable Flagada Jones, parmi tant d’autres qui n’ont pas trouvé mieux que de suivre le vieil oncle Picsou à travers le monde, pour se fourrer dans les lieux les plus incongrus on ne sait comment (alors que Picsou est mort 223 fois avant d’arriver aux mêmes endroits - la prochaine fois je choisis Mami Baba…).

Ce n’est pas la taille qui compte, mais comment on l’utilise…



De la mouche tsé-tsé dotée d’un plan de vol sinusoïdale qui trahit une accoutumance pour l’alcool, au canard-squelette sous psychotrope, en passant par la pieuvre volante extra-terrestre qui va bien finir par vomir à force de sautiller sur place, les ennemis de Duck Tales, aussi fun soient-ils, sont nombreux et ne veulent pas votre bonheur. Heureusement, Picsou a bien des ressources pour se défendre. Malgré son âge avancé, il fait un excellent usage de sa longue et robuste canne. Mesdames, ne fantasmez pas trop tôt, il ne s’agit que d’un morceau de bois orné à l’extrémité d’un capuchon d’or.

En mode club de golf, ladite canne peut servir à shooter dans les blocs qui lui barrent le passage ; en mode bâton sauteur, elle lui permet de faire des sauts de géant et de rebondir sur le crâne des vilains autochtones pour leur faire rendre l’âme. Pas besoin d’ailleurs de monte-escalier pour notre vieil oncle, qui peut atteindre de cette façon des rebords bien haut perchés. Attention, la manipulation de Picsou en mode «canard sauteur» n’est pas complètement instinctive et déclenchera sûrement, chez de nombreux joueurs, des phases d’arrachage de plumes et de self prise de bec après des chutes dans le vide indésirables. Tout ceci n’est heureusement l’affaire que d’un peu d’entraînement. Après quoi, diriger le vieux canard bigleux devient une seconde nature.

Moonlight Sonata



Si le gameplay participe largement à la construction de l’identité de Duck Tales, c’est surtout par sa bande-son que le titre acquiert son intemporalité, son statut de Grand Jeu. Des musiques il y en a certes peu, mais chacune d'entre elles est taillée pour trotter dans la tête du joueur même longtemps après avoir éteint sa console. La bande son du niveau de la base lunaire («The Moon») figure carrément parmi les musiques les plus cultes de l’histoire du jeu vidéo... ■ samcarredas pour GameTrip.net