Un cow-boy solitaire, un chien stupide, un cheval qui parle, des bandits en cavale, du goudron, des plumes, des indiens et, selon l’époque, une cigarette au bec ou un brin de paille, voilà comment résumer la légende Lucky Luke. Pour beaucoup, c’est également un excellent dessin animé qui passait sur FR3 durant les années 1990.
Derrière Lucky Luke, version jeu vidéo, on retrouve Infogrames, le mythique studio lyonnais qui, en 20 ans d’existence, travailla étroitement avec divers auteurs de BD françaises et belges pour fournir des adaptations plus ou moins réussies de Tintin, Spirou, les Schtroumpfs, les Tuniques Bleues ou bien évidemment Astérix. Lucky Luke est l’adaptation la plus récente du studio, avant les Bugs Bunny ou autre Looney Tunes. Lucky Luke est développé par Ocean Software et Infogrames, qui avaient tous deux fusionné en 1996.
Et boum!Basés à Lyon, les développeurs se donnent comme objectif de retranscrire le plus fidèlement possible l’univers de la bande dessinée et souhaitent proposer un jeu différent de l’adaptation 16 bits sortie en 1997. Ils collaborent avec le créateur de Lucky Luke, Morris, ainsi que son équipe de dessinateurs. Fort de leurs adaptations réussies des Schtroumpfs et d’Astérix, les gars d’Infogrames se montrent donc confiants. Ils se documentent sur l’univers du Far West en plus de celui de la BD et, nouvelle génération de console oblige, envisagent de passer à la 3D 32 bits. Au final, ce ne sera qu’une 3D partielle, les équipes ayant souhaité conserver l’esprit de la BD en y ajoutant quelques effets de profondeur. Lucky Luke s’inscrit donc dans la tradition des jeux de plate-formes avec de la modernité. C’est en tout cas ce qui est promis.
Ah shit, here we go again
À l'époque on jouait au tennis avec des bûches.Le pitch du jeu, comme attendu, met en scène les frères Dalton, qui s’échappent en pleine nuit de prison en faisant exploser une réserve d’explosifs au nez et à la barbe des gardiens, toujours aussi peu efficaces pour faire leur boulot. Un avis de recherche est émis dès le lendemain, que Jolly Jumper s’empresse d’arracher et dépose aux pieds de Lucky Luke. Ce dernier réalise alors qu’il est bon pour repartir à la recherche des Dalton pour les mettre à nouveau derrière les barreaux. Notre cow-boy solitaire va mener son enquête et tenter de suivre leur trace, peu importe où ils se trouvent.
Le fameux mot de passe pour reprendre sa partie.L’aventure démarre dans une bourgade du grand Ouest américain, typique des westerns. Saloon, maisons colorées, tout y est. Lucky Luke traversera également un village mexicain hanté, partira à la poursuite d’un train, ira dans le désert et même dans une mine abandonnée. Les décors s’avèrent plutôt variés, colorés et très agréables, on se croirait dans la BD, sans les bulles, mais avec des animations. Lucky Luke affrontera des desperados, d’autres cow-boys, des bûcherons et bien sûr les frères Dalton, un à un. On retrouve bien évidemment Jolly Jumper tout au long du jeu, Rantanplan, qui sert de checkpoint dans les différents niveaux, mais aussi le Croque-Mort ou encore Pat Poker.
Pas pour les pieds tendres
Un niveau cauchemardesque.La difficulté évolue de manière croissante au fil des niveaux, les ennemis devenant plus nombreux ou mieux cachés, sans oublier les phases de plate-forme à s’arracher les cheveux. Lucky Luke peut courir, se baisser, sauter et tirer dans quasiment toutes les directions utilisant parfois même le décor pour faire des ricochets et atteindre ses ennemis. Il possède 3 vies qui peuvent vite disparaître si l’on ne joue pas assez prudemment. Il est important de bien ramasser les étoiles, dollars et autres têtes de Lucky Luke pour bénéficier de points de vie, de vie supplémentaire ou d’avoir la possibilité d’utiliser cette argent entre chaque niveau auprès du marchand ambulant pour acheter des vies ou débloquer le mot de passe, permettant de reprendre à ce niveau en cas de game over.
Ce n’est pas tout niveau contenu, puisqu’au delà de la très bonne variété des niveaux, vous rencontrerez quelques boss, certains en 3D avec vue à la troisième personne, mais aussi des mini-jeux comme le bras de fer avec Jolly Jumper, une partie de cartes contre Pat Poker et j’en passe. Vous pourrez également tenter de toucher le plus de bouteilles possible dans un saloon, face au bar, pour gagner encore plus d’argent. Ces différents mini-jeux sont assez bruts, sans aucune aide, impossible de savoir quel bouton permet d’engager le bras de fer contre le canasson, par exemple.
Lucky Luke aide la veuve et l'orphelin.Lucky Luke propose donc aux joueurs de la plate-forme, un peu de réflexion, de l’action et surtout beaucoup de précision. Le niveau de dextérité nécessaire est dans les standards des jeux de cette époque, surtout de ce type sur la Playstation. Crash Bandicoot n’est finalement pas plus facile à jouer quand on y repense. Le summum est atteint vers la moitié du jeu, dans le village peuplé de fantômes et de trous, dans lequel il faut rebondir sur des peaux de bêtes tendues et retrouver les esprits du village égarés, représentés par des orbes bleus. Cela ne s’arrête pas là, les retrouver ne suffit pas, il faut les atteindre et dans un certain ordre, avec aucun indice évidemment. Entre les ennemis, les trous, les effets de profondeurs, ce niveau se révèle être un véritable cauchemar, dans la lignée de Tintin au Tibet sur Megadrive, développé par… Infogrames.
■ Robin Masters pour GameTrip.net
encore quelques images
À chaque intermission, on peut faire le plein de vies.Tirer le plus de bouteilles qui volent peut rapporter pas mal de billets verts..La fameuse poursuite du train.Certains PNJ sont un peu particuliers.Le mini-jeu du bras de fer.Eclate les bouteilles, pas le barman!La 3D, un peu discrète.Le saloon, évidemment.Sauter pour le flouze?
L'avis de Robin Masters
Lucky Luke propose donc aux joueurs une aventure mi-goudron mi-plumes, générant autant de plaisir que de frustration. Aux jolis décors cartoonesques, à l’ambiance parfaitement reproduite, à la variété des niveaux et des situations s’opposent la rigidité des sauts du personnage, à la 3D light (qui montre une faible prise de risque des développeurs, bien qu’elle soit assumée) et la relative linéarité des débuts qui laisse sa place sans prévenir à des niveaux trop complexes.
Sur chaque test, l'auteur se met en tailleur pour se poser une ultime question: «avec le recul, aujourd'hui, quel jeu m'a procuré autant de sensation que cet oldie?»
Si l’on parle d’adaptations de BD ou de dessins animés, Astérix sur SNES est bien plus marquant, voire même Aladdin sur Megadrive. Sur Playstation, Pandemonium ou Crash Bandicoot se situent bien au-dessus. Quelques autres épisodes de Lucky Luke sont sortis par la suite sur GameBoy Color, PC ou Wii, toutefois rien de bien mémorable. La fin d’Infogrames aura également marqué la fin de ce type d’adaptation “signature” typique du studio lyonnais.
Article complet : vous êtes sur une page de test qui parle de Lucky Luke (PSX), découvrez ici notre avis expert et nostalgique de fans du rétrogaming et des jeux vidéo oldies.
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